dimanche 7 octobre 2012

Mégalomanie et auto-entreprenariat

La discussion très rythmée qu'il y a eu chez Caroline (ici) me donne envie d'apporter mon petit article à l'édifice de la polémique auto-entreprenariat.

Si tu ne sais pas du tout de quoi il s'agit, ô lecteur un petit peu en retard, tu peux lire la superbe brochure pas du tout attirante ni aguichante du gouvernement (notes par ailleurs, ô lecteur attentif, qu'il est clairement marqué que chômage et auto-entreprenariat vont de paire... Intéressant, alors qu'une gestionnaire de fiches de paies de ma connaissance (bon, d'accord, ma mère) m'affirme que ses clients ont toutes les peines du monde à accéder au chômage à cause de leur nouveau statut...)

Si tu lis l'article de Caroline, mais surtout les très nombreux commentaires qui ont suivis, ô petit lecteur curieux et acharné, tu comprendras rapidement que ce statut peut en mettre plus d'un en colère, selon que l'on se situe du côté auto-entrepreneur de la barrière ou bien de l'autre côté des salariés indépendants et des salariés tout court (voire des chômeurs en recherche active d'emploi).

D'aucuns très courageux se lancent dans la véritable création d'entreprise, ne passent pas par la case auto-entreprenariat et ne touchent pas vingt milles euros ; d'autres passent par la case auto-entreprenariat (via la micro-entreprise) et ne touchent pas non plus vingt mille euros ; enfin les derniers souhaitent mettre du beurre dans les épinards, le RSA ou le SMIC et deviennent "à côté" auto-entrepreneurs.

Tu l'auras compris, ô lecteur perspicace, ce statut est majoritairement un "à côté", un + produit du salariat, ou un + produit de l'entreprenariat, en attendant de sauter dans le vide de l'embauche.

* * *

Magnifique dirons-nous, sauf lorsque dans beaucoup de secteurs, il paralyse l'embauche. Et le cercle vicieux de cette histoire, c'est que ce statut freine "mon" embauche, qu'il prend la place des correctrices/relectrices qui pourraient être embauchées en CDD ou même en CDI, car la plupart de ces correctrices (je me permets de parler au féminin au vue des statistiques genrées de mon secteur) ont abandonné l'idée d'avoir un poste fixe et sont passées auto-entrepreneuses.

Super.
Donc que faire, me diras-tu, afin 1) de trouver du travail rapidement, 2) de gagner un peu de pépète pour ne pas vivre que sur le RSA, 3) ne pas avoir une période d'inactivité trop visible ni trop longue sur mon CV, 4) créer un répertoire de contacts qui pourraient me permettre d'avoir un pied dans l'entreprise, l'autre dans une lettre de motivation ?
Oui, faire comme tout le monde...
Super.

* * *

Je suis malgré tout très enthousiaste face à ce statut, qui de mon point de vue (le "bon" côté de la barrière) présente beaucoup d'avantages afin de ne pas sombrer dans la déprime post-études : Je suis nulle, personne ne veut de moi. 

Erreur.

Ça m'apprendra à choisir un métier dans un secteur bouché ? 
Néni !

Ça m'apprend juste à persévérer et à mieux chercher, à abaisser mes exigences et à m'ouvrir à d'autres opportunités.

L'avantage de travailler chez soi.


En attendant, deux heures par jour, je relie, je corrige, je contrôle, je vérifie, j'harmonise, je check, je balise, je..., je..., je...

Je fais surtout attention à ne pas trop le rester...

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